mardi 1 mai 2012

La sagesse de l'Afrique

Ces temps-ci, je rêve de me retrouver dans une tempête de neige, avec  -20 degrés sous zéro!!!!
Je tente tout de même de me résonner…en me disant tout bas de cesser mes caprices, et de profiter au maximum  de chaque instant qui file.
Pendant que cette intense chaleur ralentie mes activités, celle-ci fait le bonheur de petits insectes malveillants….à mon grand désarroi.
En plus d’un petit serpent, d’un scorpion , de multiples souris et d’un grand mille-pattes, ma maison est devenue  la chaleureuse  demeure des cafards, amicalement appelés ici ‘’Madame Cabinet’’.

Ma peur de ce petit insecte sans malice m’a fait découcher durant 3  nuits.
 J’ai préféré dormir sous le petit toit de paille de mon ami Waby, plutôt que de risquer de me faire  réveiller , une fois de plus, par Madame Cabinet qui fait de l’escalade sur ma jambe.
Je peux vous dire que les larmes ont montées dans mes yeux lorsque, 2 fois plutôt qu’une, j’ai eu droit à un tel réveil.
Dorénavant, je préfère dormir sous la chaleur de l’intérieur plutôt que de tenir compagnie à ces petites bêtes à l’extérieur.
L’Afrique me renforcit….à tellement de niveau.
Mon seuil de tolérance sera donc davantage élevé dès mon retour au Canada.
Un tel voyage en Afrique m’a appris à accepter, à supporter, à affronter la peur et la douleur par le rire,  la fraternité,  la force du ciel et du mental.
Également, les anges de Mouda m’ont appris à ne pas avoir peur de la mort. Après avoir vécu l’épisode où mon voisin est mort en me tenant la main, et après avoir vu la façon dont ces anges surmontent un deuil,  je me vois ainsi renforcit mentalement et psychologiquement.

Des situations où je me serais jadis impatienté me permettront dorénavant de prendre le temps de profiter de la vie, simplement et sans trop de pression.

Mon agenda, qui était doublement trop chargé avant  mon rêve d’Afrique, se verra allégé, afin de bien prendre le temps pour chaque chose, pour chaque rencontre, pour chaque personne.

C’est nous même qui décidons du rythme auquel nous voulons vivre la vie. Et le rythme que l’Afrique m’a montré me permettra de savourer  chaque moment d’une façon encore plus intense qu’avant mon départ.
Quel beau cadeau que la vie m’a offert.
Je n’en finirai jamais de remercier le ciel.
Quitter mes anges sera très difficile. Je ne peux penser à mon départ sans m’effondrer en pleurs et angoisser.
 Mais la vie est ainsi faite. La vie est un très beau cadeau, et le deuil en fait partie, qu’on le veuille ou non.
Donc, à la façon dont les africains supportent les difficultés du quotidien, je quitterai Mouda en Juillet ou Août prochain. La douleur sera au rendez-vous, certes, mais personne ne va en mourir.  Bien au contraire. 

On a tous grandi dans l’année qui vient de passer, et nous grandirons davantage lors de mon départ vers le Canada.
Je focusserai  sur tout l’amour que ma famille et mes amis ont gardés pour moi.

Cette semaine, j’ai compris davantage à quel point les larmes et le découragement ne feront avancer personne dans ce monde.  .
Comme la saison des pluies n’est pas encore arrivée sur Mouda, l’eau est devenue une denrée très rare pour les habitants de ce petit village de brousse.
Oui, il y a un forage où les femmes peuvent aller puiser l’eau. Mais ce forage est payant. Plusieurs n’ont pas l’argent pour payer l’eau.  Et pour les femmes qui en l’argent et la patience, celles-ci peuvent passer plus de 4heures à attendre que la pompe se libère tellement qu’il y a de femmes qui doivent puiser l’eau pour subvenir aux besoins de la famille.


La plupart des femmes de Mouda puisent donc l’eau à la carrière qui est derrière chez moi.
Mais maintenant, l’eau de la carrière n’est plus. La sécheresse et les besoins des gens du village ont eu raison de ce grand trou d’eau où les femmes y puisent matin et soir.
Cependant, à tout problème, il y a une solution…
La femme creuse donc de profonds trous dans le sol afin de trouver l’eau pour remplir ses sceaux. Certaines femmes peuvent ainsi passer une journée entière, sous le soleil de plomb, assis devant le trou, à attendre que l’eau arrive, petit peu par petit peu.

J’ai pris des photos, mais pour la première fois depuis mon arrivée au village, j’ai demandé la permission aux femmes, pour être bien certaine de ne pas insulter personne.

Et je vous assure, même avec le sourire des femmes, j’étais très mal à l’aise de filmer cette ‘’souffrance’’. 
Quand j’ai écris précédemment que les africains supportent les ‘’difficultés’’ du quotidien, c’est entre autre cette scène que j’avais en tête.

Se battre pour trouver de l’eau ou de la  nourriture, je n’avais jamais vécu cela jusqu’à présent. Cela m’a grandement bouleversé  lorsque j’ai vu la façon dont ces femmes et ces enfants se battent ainsi à la carrière de Mouda , en attendant impatiemment la saison des pluies.
Mes anges de Mouda me font grandir , jour après jour.
Lorsqu’un ange de Mouda était avec moi lorsque j’ai fondu en larme en parlant de nos éventuels ‘’Aurevoirs’’ ,celui-ci a prit mon visage entre ses deux mains.
 En s’avançant vers moi, il m’a doucement dit;
‘’MA PETITE NASSARA
ACCEPTE
ET
SUPPORTE
SANS TOUTEFOIS TROP PLEURER
CAR CELA T’ÉPUISERA INUTILEMENT
 ET
 T’EMPÊCHERA D’AVANCER ET DE RETROUVER TON BEAU SOURIRE.
Gardons en mémoire que Dieu nous aidera à supporter.
Il a été avec toi et moi  jusqu’à maintenant et il ne nous  laissera pas tomber.
Faisons lui confiance
Il connaît ce qu’il fait.’’

Voici la sagesse de l’Afrique
 Voici la façon dont j’ai été traité, une année durant, sous le ciel de Mouda.
Je composerai très prochainement la lettre que je lirai devant les gens de mon village, lors de ma fête de départ. J’ai très envie de faire connaître à mes anges la façon dont ils m’ont à jamais transformée, voir également ‘’améliorée’’
 La fête devrait se dérouler vers la fin de mois de Juin.
 Avec beaucoup d’émotions, je partagerai ces écrits avec vous tous également.
On a formé une belle équipe, vous et moi.  Sans vos encouragements et votre suivi quotidien, mon rêve d’Afrique aurait été très différent.
 C’est avec motivation que je prends le temps de vous lire, tous et chacun, depuis maintenant 8 mois.  Et j’ai envie de partager cette expérience avec vous jusqu’à mon dernier souffle sous le ciel de Mouda.
MERCI d’être dans ma vie. 
-On est ensemble-
Xoxox
Mel

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