mercredi 7 mars 2012

Un monde; Différentes réalités

À la veille de célébrer internationalement
 la Journée de la Femme le 8 mars prochain,
 j’avais envie de vous décrire un peu plus en détails les réalités ici,
 à l’Extrême-Nord du Cameroun,
 plus précisément dans ce petit village nommé
 MOUDA.

Tout d’abord, les coutumes et les façons de penser des villageois de Mouda peuvent  différer des gens qui vivent en ville.
 Dans les villages d’Afrique, les habitants ne sont pas civilisés.
 Grand nombre d’entre eux n’ont jamais fréquenté les bancs d’écoles et sont donc, par conséquent, analphabètes.
 En passant, à chaque village appartient son dialecte.

À plusieurs niveaux et sur différents sujets, l’ignorance est omniprésente ici en Afrique.
  De là l’importance des sensibilisations faites par les volontaires dans les petits villages de brousse comme le village de MOUDA.

Aussi, les gens croient beaucoup en Dieu, mais croient également aux sorciers, ainsi qu’aux marabouts qui tentent de  prédire l’avenir.
Si la mort emporte injustement un humain, tous diront que c’est le sorcier  qui est venu chercher la personne décédée.
Tous les gens ici m’empêchent d’ailleurs de me promener au village après minuit, car les sorciers ne sortent que la nuit.

Également, la médecine traditionnelle pratiquée dans les villages donne espoir à tous ceux qui n’auront jamais les finances suffisamment élevée  pour se faire soigner dans un hôpital, par un médecin diplômé.

Bref, tant de différences culturelles…ce qui fait qu’en aucun cas je ne peux me permettre de juger la façon de faire des gens ici, car les agissements vont de pair avec les traditions, les croyances, et la culture, qui diffère largement de la nôtre.


Voici donc un peu de précisions sur certaines pratiques d’ici, particulièrement en ce qui concerne la femme rurale.

Tout d’abord, abordons la question du mariage
 Ici, au village , la façon de faire est la suivante;
 Certains mariages sont faits dans l’amour, d’autres mariages peuvent être forcés par les parents, ou encore, un garçon qui est amoureux d’ une fille peut aller voir le père de celle-ci afin de lui demander la permission de marier sa fille,
sans que celle-ci ait un mot à dire.
  Dans tous les cas, si le papa accepte de donner sa fille en mariage, le garçon donne la ‘’dote’’ au papa de la fille.
La dote est une somme d’argent en ‘’échange’’ de la fille, si je peux m’exprimer ainsi, pour vous  permettre de mieux comprendre.

Une fois la dote donnée, la fille  va habiter chez le garçon et de là, une première grossesse s’en suit,  ce n’est jamais très long.

  D’ailleurs,  on voit beaucoup d’ignorance au sujet des préservatifs, des pilules contraceptives et de l’abstinence.
En conséquence donc, beaucoup de grossesses précoces et/ou imprévues ici, au village.
 Quand c’est le cas de  la jeune fille qui fréquente encore les bancs d’école, celle-ci se voit obligée d’arrêter de fréquenter afin de s’occuper de son nouveau bébé. L’avortement, en plus d’être illégal ici au Cameroun, est considéré comme un pêché, alors l’option est rarement valable, bien que parfois pratiquée sous silence.


Lorsque vient le temps du mariage, comme la procédure pour  le garçon est de  donner  la’’dote’’ au papa de la fille , celle-ci est donc considérée comme un bien familial lorsqu’elle arrive chez le garçon.
 Elle n’a donc  en aucun temps le droit de rouspéter, et se doit d’être en tout temps au service de son mari. Si la femme est têtue ou refuse de préparer le repas ou encore faire la lessive de son mari, celui-ci prend souvent le droit de la corriger physiquement.

Le châtiment corporel, vis-à-vis les femmes et les enfants, est encore bien présent en Afrique. Une partie de mon travail ici est d’ailleurs consacrée à la sensibilisation à ce niveau, ce qui n’ est pas toujours simple, étant donné les coutumes bien ancrées dans la tête des habitants.


Donc, 5h00 du matin, la femme se réveille, et part puiser l’eau .
 Plusieurs voyages , sur quelques kilomètres de distance, sont nécessaires afin de bien combler les besoins de la famille.
De retour à la maison, la femme prépare le petit-déjeuner ( bouillie fait avec le mil) pour la famille.
 Elle prépare ensuite les enfants pour l’école.
Lorsque ceux-ci quittent la maison, la femme part en brousse pour la journée, afin de couper le bois, planter  ou récolter le mil, récolter le coton, les haricots ou les arachides, selon la saison.
Une fois le travail en brousse terminé, elle revient à la maison et retourne  puiser  l’eau, afin d’augmenter la ration d’eau à la maison.
Elle doit ensuite préparer le repas du soir pour la famille.

La femme a droit à un repos bien mérité, que tard en soirée.
L’homme pour sa part, travaille également très fort en brousse pour la plantation du mil et du maïs, ainsi que lorsque vient le temps des récoltes.
 La différence est qu’une fois la journée en brousse terminée, il est en mesure de se reposer, autour d’un jeu de cartes, ou encore d’un calabas de vin de mil.
La femme lui servira la nourriture lorsqu'elle aura terminé de préparer le repas.

En passant, les hommes mangent avec les hommes, les femmes avec les femmes
(dans le même bol, avec la main droite, tous en cercle)
Pour  ma part, je mange avec les femmes, mais très souvent avec les hommes également.

Lorsque les femmes servent à boire ou à manger aux hommes, celles-ci doivent s’agenouiller, en guise de soumission.
Plusieurs hommes m’ont souvent fait la remarque que jamais je ne me suis agenouillé devant eux!!
Pourquoi??

En riant, je ne me gêne aucunement pour dire
Qu’en aucun temps je ne pourrai agir ainsi, car ce n’est pas dans ma culture d’être soumise à l’homme.

 Bien que je me plaise beaucoup à entrer dans la culture d’ici,
il y a, semble-t-il, une limite à ce que je peux faire ;-)

Au Cameroun, les hommes ont  également le droit d’avoir plusieurs femmes, contrairement à la femme, qui elle, doit rester à la maison, et accepter que son mari dorme avec sa deuxième ou troisième  femme le soir venu.
Certaines n’acceptent pas, et repartent donc vivre chez ses parents.
Je constate que plusieurs hommes de mon villages, en particulier les jeunes, n’ont qu’une seule femme à la maison.

Bref, lors des célébrations du 8 mars prochain, les femmes d’ici auront droit à un peu plus de liberté, et pourront se permettre de défiler, de danser et de  fêter tous ensemble au village ou au petit bar, sans toutefois dépasser les limites.
La plupart des hommes donnent une heure limite à cette célébration, car les  femmes, qui n’ont qu’une seule journée dans l’année pour s’extérioriser, dépassent souvent les limites du permis, selon les dires de certains.

Les femmes d’ici sont fortes, physiquement et mentalement.
Bien que ça ait  souvent été difficile pour moi de comprendre comment une femme peut ainsi tolérer et accepter toute cette charge, j’ai maintenant compris que je ne peux comparer les façons de faire d’ici, dans la vie quotidienne comme dans les ménages,
 aux façons de faire en Occident.

J’ai souvent dis que l’Occident et l’Afrique sont deux ’’ planètes’’ totalement différentes.
Les habitants de cette petite planète africaine ont donc  leurs façons de vivre, leurs façons de
faire et leurs façons de penser également.

Pas à pas, avec l’aide des ONGs et des volontaires étrangers en mission sur le terrain, des changements se produisent sur le continent africain.
Des forages se font construire pour fournir l’eau aux populations, des moulins sont mis en place pour permettre aux femmes d’écraser leur mil,  différentes techniques éducatives sont enseignées dans les écoles, les voix des femmes sont de plus en plus entendues, les jeunes filles sont de plus en plus nombreuses à fréquenter les bancs d’école.


La recette

Un monde
….
une équipe
de la volonté
de l’amour.

-Voici en terminant quelques brides d'une inspirante chanson qui en dit long sur le sujet-
-WE ARE THE WORLD-
MICHAEL JACKSON
 There comes a time when we heed a certain callWhen the world must come together as one

  If you just believe there's no way we can fall
Let us realize that a change can only come
When we stand together as one


 We are all a part of Gods great big family
And the truth, you know,
Love is all we need

-Gros Calin-
''On est ensemble''

-Mel-
xoxox

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