mardi 21 février 2012

Mon rêve d'Afrique se poursuit!

D'ici deux semaines, la chaleur accablante frappera de plein fouet mon petit village de brousse.
Des températures allant jusqu’à 50 degrés à l’ombre se feront sentir pour les 2 prochains mois à venir.
La chaleur a d’ailleurs déjà commencée à ralentir mes pas.

En attendant de vivre cette ‘’expérience’’, le travail sur le terrain continu.
Presque 6 mois après mon arrivée sur les terres de l’Afrique, je peux affirmer que le travail fait ici apportera, dans la plupart des volets, fort possiblement des résultats durables, mais avec un travail assidu fait sur plusieurs mois, voir sur plusieurs années.

Pour vous donner un exemple, avec mon collègue Aminou,
nous travaillons sur plusieurs volets en même temps.
Que ce soit de sensibiliser les élèves et la population sur les risques et les réalités du VIH/SIDA, ou encore de motiver la jeune fille à fréquenter les bancs d’école à travers la pratique assidue d’activités sportives, nous sommes actifs en tout temps sur le terrain.

Un match de football inter-école a d’ailleurs été tenu la semaine dernière.
 C’est avec l’aide des demandes de subventions que nous faisons à VSO qu’il est possible pour nous, les volontaires, d’organiser de telles activités sur le terrain et également , de fournir certains matériels ,tels que les maillots et les ballons par exemple.

Des activités pour  la ‘’Fête de la Jeunesse’’ ont également été tenue.
Cette fête est célébrée en grand au Cameroun le 11 février de chaque année.
Les élèves des écoles primaires et du lycée défilent fièrement devant le public réuni  en présentant des numéro préparés pour l’occasion.
Des chants et des danses traditionnelles sont également organisés lors de cette fête.
En soirée, tous les jeunes des villages se réunissent pour danser et célébrer dans les petits bars de Mouda. 
Malgré ma fatigue ce soir-là, j’ai veillé tard sous les étoiles de mon petit village.

Des sensibilisations et des causeries éducatives sont également prévues en vue de la journée internationale de la femme, le 8 mars prochain.
Je sens que j’aurai beaucoup à vous dire concernant cette journée, car la culture et les réalités de la femme d’ici sont nettement différentes à nos réalités occidentales.
Les femmes,  dont la parole n’est pas entendue au quotidien, pourront bénéficier d’un peu de liberté lors des célébrations de la journée internationale de la femme.
Je vous confirme que ce n’est pas toujours facile pour moi de comprendre et d’accepter la façon dont on traite les femmes ici.

J’ai droit à un traitement nettement différents car je suis ‘’Nassara’’ , et je suis étrangère.
Au fil des années, les habitants de Mouda ont appris plusieurs choses sur la culture des blancs,  notamment au niveau de l’égalité homme/femme, ainsi qu’au niveau du châtiment corporel.
Tous et chacun est donc conscient que nos deux cultures sont  totalement à l’opposé l’une de l’autre.

Je me plaie donc drôlement à faire valoir mes points de vue et tenter de faire prendre conscience à la population  que certains changements sont possible face à certaines coutumes,  à certaines croyances,  à certains agissements.
  Comme je fais maintenant parti de la famille,  c’est sans honte et sans filtre que certains me demande parfois;
‘’Tu crois vraiment que toi, petite Nassara, tu peux changer la façon de faire et de penser d’une société entière?’’ ;-)
Le tout accompagné du vin de mil, et , bien évidement,de fous rires ;-)

Je vous expliquerai prochainement certaines réalités du milieu africain.


Malgré toutes ces différences culturelles,  c’est en toute honnêteté que je vous confie que si j’étais sans famille au Canada, je ferais ma vie ici, avec tout ce que cela implique.
Une vie bâtie dans la simplicité, entourée d’ânes, de moutons et de chèvres, à faire ma lessive à la main, à me doucher au sceau, à dormir sous les étoiles filantes les mois de grandes chaleurs.


 

J’ai pris goût d’être la seule ‘’Nassara’’, d’être considéré, d’être reconnue, d’être saluée à chacune de mes sorties hors de la maison.
J’ai pris goût d’aller à la messe à tous les dimanches matin avec mes anges de Mouda
 j’ai pris goût de réciter la prière , en famille,  avant  chacun des repas
 
j’ai pris goût de remercier le petit jésus à chacun de mes réveils le matin
 j’en oublie les difficultés du pays, j’en oublie la pauvreté
De si belles valeurs que j’ai hâte de partager avec ma petite famille, qui attend impatiemment mon retour en terre québécoise.

J’aimerais vous citer chacun de mes agissements, la façon dont je vis chacune de mes journées, mais le temps passe vite, et contrairement à un voyage de 3 semaines, le quotidien fait que j’oublie parfois que je suis en Afrique, tellement que je me sens chez moi, ce qui fait qu’à la place d’écrire toute l’intensité de ce qui se passe sur le terrain, je la  vis, tout simplement, et je mords dans chacun des moments.


Un moment particulier dans lequel  j’ai mordu à plein dent , est cette  journée où j’ai participé à la fameuse chasse traditionnelle avec tous les hommes des villages avoisinants.

Cette chasse se tient à la même date, d’année en année, et dure environ une semaine.
 Si un homme attrape un animal, il le partage avec TOUS les gens de son village le matin suivant.


La générosité et l’esprit de communauté de cessera jamais de m’impressionner ici.

 Je me suis donc permise d’assister à cette chasse, malgré le mécontentements du chef de la montagne, qui avait peur de me voir souffrir, sous ce chaud soleil, une journée durant.

Je me surprend souvent à être très ‘’têtue’’ face aux mises en garde des anges de Mouda .
  Les gens prennent tellement soin de moi et
 jamais, au grand jamais,
 ils n’accepteraient de  me voir souffrir.
D’ailleurs, certains n’acceptent pas de me laisser dormir seule dehors le soir.
J’ai donc toujours des petits anges gardiens qui veillent sur moi.

 Cependant, peu à peu, les gens ici  comprennent à quel point je ne veux rien manquer de la vie en Afrique.
Et surtout si j’ai la chance de voir passer une petite gazelle sous mes yeux, je ne resterai, sous aucune considération, à l’abri du soleil pour regarder passer
les vautours au-dessus de ma tête.

J’ai donc promis au chef de la montagne  que si la chasse me fait souffrir, je  souffrirai avec le sourire
….
en silence;-)

Donc, lors de cette fameuse chasse, les hommes partent à 8h le matin, bâtons à la main, accompagnés de leurs chiens, afin de parcourir la brousse toute la journée,
 à la recherche de lapins, d’hérissons, et d’antilopes pour les plus chanceux d’entre eux.

J’ai crié de joie lorsque j’ai vu, de mes propres yeux, cette petite gazelle apeuré, parcourir la brousse afin d’éviter d’être frappée par un des bâtons lancés par un homme de mon village.

L’homme a raté sa cible.

Dommage, car l’antilope aurait fait le bonheur de tous. La viande est une denrée rare ici. On égorge nos animaux seulement dans les occasions spéciales.
 Ou encore on les vend pour payer les soins médicaux ou les frais scolaires.

Moi qui étais contre la chasse avant mon arrivée sous le ciel d’Afrique, je me suis surprise à être déçue que l’antilope ait été plus futée que l’homme ce matin-là.

Mais quel moment que je n’oublierai jamais
Le Discovery Channel pourrait venir faire des reportages à tous les jours dans ce petit coin caché de notre planète, que ce reportage en soi un  sur les gens, sur la vie quotidienne de ceux-ci ou encore sur la beauté des paysages que nous offre la vie à l’Extrême-Nord du Cameroun.



Je remercie le petit jésus à chacune des journées passées sous le ciel de Mouda



-Je pense à vous-

-ON EST ENSEMBLE-

Mel
-xoxox-

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