dimanche 21 octobre 2012

L'amour n'a pas de frontière

21 octobre 2012...
Journée grise d'automne, odeur de feu de foyer à l'extérieur, verre de vin blanc en main, le tout accompagné d'une de mes chansons préférées et d'une grosse couverture chaude.
 
Comment se sent-on, 2 mois et demi après avoir débarqué de Air Canada à l'aéroport
 Montréal-Trudeau, suite à une année passée au village de Mouda, à vivre et travailler avec des êtres d'une profonde humilité?


Difficile à exprimer en si peu de mots, mais je peu affirmer par contre, que je suis en train de vivre une expérience unique. Chaque personne a son vécu, chaque personne parcoure le chemin qu'il a bien envie de parcourir. Malgré un retour difficile à gèrer, et sans savoir dans quel sens je m'enlignerai à la prochaine intersection, je peux vous dire que l'Afrique vient de changer le cours de mon passage sur notre petite planète.

 
 
 
Tout d'abord, je tiens à préciser qu'après avoir fait mes aurevoirs à mes amis de Mouda le 26 juin dernier, je suis allé passer un mois et demi avec un ange de Mouda,déménagé deux mois plus tôt, au sud du Cameroun, dans la grande ville portuaire de Douala plus précisement.
 
J'ai passé un agréable été. J'ai pu vivre une partie de la dite saison des pluies au Cameroun. Mon passage à Douala fût une autre expérience de vie ,
 qui, une fois de plus, était tellement unique à mes yeux.
 
À titre d'exemple, à 4h30 du matin, 3 jours après mon arrivée à Douala , on cogne à la porte de la chambre où l'on habite. Voulant aller ouvrir la porte, je me rend compte que j'ai de l'eau jusqu'au genoux. L'immeuble est complètement inondé. Prise de fous rires, car j'aime l'aventure d'une façon démesurée, je marche de peine et de misère dans l'eau pour rejoindre la sortie de l'immeuble où l'on dort. Impossible de sortir . Le courant d'eau, emportant des dizaines de bananiers sur son passage, bloque littéralement toute circulation. Je vous dis, j'avais vu cette scène seulement dans les films. Je me voyais maintenant en train de comprendre une réalité de plus , vécue par ces camerounais.
L'histoire s'est bien terminée pour nous, car la pluie avait cessée de pleuvoir en fin de journée, laissant la chance au courant de se dissiper tranquillement.
La malchance avait par contre cognée à la porte de plusieurs familles voisines, voyant un de leurs enfants se faire emporter par la crue des eaux, et voyant également leurs maisons totalement dévastées.
 
 
 
C'est à l'aéroport de Douala, le 9 aout 2012, que j'ai réalisé que je rentrais au Canada en laissant tellement derrière moi. Ayant passé mes 3 dernières journées la gorge nouée, à pleurer et angoisser dans les bras de mon ange préféré, le moment le plus difficile a été celui où le chauffeur de taxi est venu me chercher dans notre petite maison à Douala.

Embarquée dans le taxi, tous les enfants et leurs parents m'envoyaient la main.
Le soleil se couchait devant nous, et un magnifique Zouk nous transportait à l'aéroport de Douala. J'étais en train de vivre mes derniers moments sous le ciel du Cameroun. Les larmes coulaient sur nos joues. Collés l'un contre l'autre dans le taxi, mon ange et moi n'avions plus de mots. Les émotions nous empêchaient de se regarder, de se parler. Le silence valait tous les mots du monde.
C'est après avoir bu un verre ensemble au restaurant de l'aéroport
que les derniers aurevoirs se sont fait.
 
Les dernières paroles de mon ange préféré furent les suivantes;
''Mel, Sois forte et laisse la vie s'occuper de là où tu dois être. Faisons confiance à Dieu. Et je t'en pris, ne pleure pas en rejoingant ta famille, il vont penser que tu n'es pas heureuse de les retrouver. Ils ont besoin de toi et seront très fiers de te revoir parmi eux. Nous ici, nous ne t'oublierons jamais. Et nous allons prier Dieu qu'il te ramène en santé près des tiens.HAKUNA MATATA mel.


 
C'est ainsi que je pris la direction de la porte d'embarquement, sans savoir comment gèrer toutes ces émotions paradoxales qui m'envahissaient.
De revoir ma famille a mit un délicieux baume sur mon petit coeur.Malgré que les membres de ma famille n'étaient pas en mesure de me comprendre, ils étaient là à m'accueillir et pour m'entourer de leur amour.
Je pensais à mon petit ange, et je n'ai pas pleuré, je suis resté forte, la tête haute, fière de moi.
 
 
Le mois qui a suivit fût par contre difficile à gèrer. Je me suis trouvé un appartment, j'ai recommencé mon travail comme éducatrice spécialisée à l'école, je me suis trouvé un 2ème travail dans un foyer de groupe , de soir, pour occuper mes pensées, j'ai recommencé à danser la salsa et j'ai retrouvé mes chers amis.
Mais j'ai laissé ma joie de vivre et une partie de mon coeur au Cameroun.
 
Le plus difficile pour moi ici;
 
Le côté individualiste de notre société. Là où personne ne te salue lors de ton passage, personne ne te souris, personne ne te demande si ta santé va bien ou si tu as bien dormi.
Ici, les gens vivent avec leur petite famille, dans leur maison.
 
Si tu n'as pas de famille, j'espere que tu as des amis.
Autrement, tu te dois d'être bien dans ta beau et d'aimer ta propre compagnie.
 
Aussi, le rythme de vie tellement effréné a été difficile a reprendre pour ma part. Je ne parlais plus au même rythme que les autres, je ne marchais plus au même rythme non plus. Me planifier 3 choses dans ma journée fût un énorme défi au début.
 
Par contre, j'ai beaucoup apprécié me faire couler un bon bain d'eau chaude et relaxer avec un petit verre de vin blanc au retour.
Après m'être lavé au sceau une année entière à l'eau froide, et après avoir bu du vin de mil jusqu'en avoir des parasites intestinaux, j'appréciais beaucoup mon bain et mon vin préféré, soit le Kim Crawford, sauvignon.
 
Le premier mois, j'avais l'impression d'être seule avec mon histoire, seule avec mon rêve d'Afrique. Je ne voulais pas parler de mon aventure au Cameroun. Tout avait déjà été dit en cours d'année.
Maintenant,c'est différent. Plusieurs fois par jours, je réponds avec enthousiasme aux questions de mes amis, de mes collègues, des curieux tombés par hasard sur mon blog sur internet. Les gens sont très curieux et désireux d'en apprendre plus sur le continent africain et sur le comment ça se vit sur le terrain.
 
''Avec quel organisme tu es partis? Combien de temps? le plus facile? le plus difficile? tes plus beaux moments? ce que tu en retient? Veux tu repartir?Penses tu que je pourrais aussi réaliser un tel défi?Voudrais tu organiser une petite conférence pour nous donner des informations?''  
 
Oui, je compte bien organiser une conférence avec l'aide d'un ami après les fêtes. Je compte aussi parler de mon expérience aux jeunes en difficultés avec lesquels je travaille afin de les motiver et leur prouver que tout rêve est réalisable, à condition d'y croire de toutes ses forces.
 
 J'aimerais aussi, dans un futur rapproché, tenter de ramasser des fonds pour financer l'achat d'un forage pour Mouda et ses environs. Si quelqu'un peut me pister un peu sur les façons dont je pourrais amasser des fonds, s'il vous plaît me faire signe.
 Je suis nouvelle dans le domaine, mais très motivée et remplie d'espoir;-)
 
L'Afrique a besoin de nous tous. Et si vous voulez m'aider à aider ces petits anges de quelques façons de que ce soit, et bien vous faites moi signe ;-)
 
C'est avec l'organisme CUSO INTERNATIONAL(Cuso-vso auparavant)
 que j'ai pu réaliser ce rêve. Et je compte bien renouveler l'expérience très prochainement ;-)
 
 
Bref, après ces deux mois et demi à tenter de me recentrer, je suis en train de vivre une aventure tout aussi merveilleuse. Je suis en train d'apprendre et de comprendre que l'amour n'a pas de frontière, l'amour ne compte pas, et l'amour n'a pas de couleur non plus.

 Même si un océan me sépare du Cameroun et de mes petits anges de Mouda, et bien l'amour est plus que jamais présent dans nos coeurs.
 
À chaque semaine depuis mon arrivée, je parle avec mes amis au Cameroun
 Plusieurs ont des cellulaires, ce qui facilite la communication. Mouda va bien.
 J'ai aussi appris que la subvention que j'avais demandée auprès d'un organisme pour financer l'achat d'un Moulin pour écraser le mil a été acceptée. Le moulin a été construit dans le village voisin à Mouda. Les gens me remercie et sont heureux.
Mon histoire d'amour avec l'Afrique se poursuit encore aujourd'hui, 21 octobre 2012.
 
Vais-je aller passer mon été à Mouda? Retournerais-je aider les populations de l'Extrême-nord du Cameroun éventuellement? Tout ça reste à suivre.
 
Mais l'Afrique est dans mon coeur pour y rester,
et mon coeur me dit qu'il y aura peut-être une suite à cette histoire d'amour
entre l'Afrique et moi.
 
 
-Hakuna matata-
xoxoxox
 
 
 









samedi 16 juin 2012

Manguier, forêt d’eucalyptus, hippopotame, mais plus encore…

Comme il est difficile pour moi de sortir de mon village et de quitter longtemps mes anges de Mouda, j’oublie souvent que le Cameroun, appelé aussi
’’Afrique en miniature’’,
comporte tous les paysages de l’Afrique  en lui seul.
Mes semaines étant comptées avant de mon retour au Canada, j’ai décidé, en compagnie de d’autres volontaires, d’aller passer un week-end chez Élise, une amie volontaire qui l’arrondissement de MAGA.

Chaque région a sa spécificité. À Maga, on retrouve, entre autre;
 L’eau, les pirogues, les poissons  et  les fameux hippopotames d’Afrique!
Depuis le mois de Septembre qu’on demande à Élise de nous prévenir lorsque les hippopotames se montreront le nez à Maga!Et bien voilà!!Ils sont là!!!Bel et bien là!!
Après une belle soirée entre amies ‘’Nassara’’ et une bonne nuit de sommeil, nous voilà parti en moto vers le fameux fleuve de MAGA. Entre les manguiers et les forêts d’eucalyptus se dessine un paysage fabuleux.


Vraiment, chaque région nous offre des vues incroyables.  J’ai crié de joie lorsque la moto a choisie comme trajet de grandes dunes de sable longeant le  fleuve Logone. On pouvait déjà assister à un spectacle incroyable en voyant toutes ces petites pirogues avec mes amis africains en train de pêcher. Je pouvais aussi apercevoir plusieurs hommes, immergés dans l’eau, immobiles, en train de surveiller leurs cannes à pêches en suspension, fraichement fabriquées de bois. Ici, on  ne trouve pas de canne à pêche comme au Québec, soit en métal, bien ornées  de nos couleurs favorites. Les gens fabriquent leurs propres cannes à pêches, avec le bois qu’ils trouvent. Tout comme les agriculteurs fabriquent leurs houes et leurs haches pour cultiver les terres.

Donc, promenade en moto, gros soleil, grand cours d’eau ( il m’est tellement rare de voir de l’eau  que je me sentais comme à la mer avec cet odeur de poisson) , 40 degrés, cheveux de plus en plus longs dans le vent .
 Je suis en Afrique et j’en remercie le ciel .
Mon souhait de la journée; Voir mes fameux hippos!!!
C’Est après avoir dégusté quelques mangues que nous 4, petites volontaires canadiennes, embarquons dans notre petite pirogue, gentiment dirigée par un ami africain.
Cela faisait à peine 8 minutes que nous naviguions  qu’un gros hippopotame entame sa course derrière notre pirogue!!!!

Par chance que nous étions munis d’un moteur. C’Est-ce qui fait d’ailleurs la différence entre notre pirogue et celle des pêcheurs africains. Ceux-ci naviguent sur le fleuve à la recherche de poissons dans une simple petite pirogue de bois, équipée de deux petites rames.

Moi qui aime exagérément  le risque, je me voyais très déçu d’être dans une pirogue un peu plus grosse. J’aime beaucoup être sur le même pied d’égalité que les locaux qui m’entourent.

Cependant, en cette journée du 27 mai 2012, j’ai remercié  le ciel lorsque j’ai vécu la scène suivante;
Pendant que je riais et que je filmais tranquillement de gros hippopotames en train de se faire bronzer les oreilles, une scène beaucoup moins drôle venait de se dérouler à quelques mètres de notre pirogue. Une maman hippo voulant protéger son bébé a décidé d’attaquer la pirogue des deux jeunes pêcheurs se trouvant derrière nous. Les hippopotames ne mangent pas les hommes, mais lorsqu’ils attaquent, ils ouvrent bien grandes leurs mâchoires et croquent l’homme et tout ce qui se trouve autour de lui, pirogue comprise. Nul besoin de mentionner qu’un seul coup de mâchoire est sans contredit, mortel.
 Heureusement, la maman  l’hippopotame n’a pas atteint les hommes avec ses énormes mâchoires.
 Elle a cependant cassée la pirogue en deux, projetant les deux hommes à l’eau.
Lorsque j’ai aperçu la scène, mon cœur a cessé de battre. Voyant la pirogue en train de couler complètement, et les deux africains en train de crier en nageant vers nous à la recherche de secours, j’ai compris ce qui se passait. J’ai aussi compris qu’à tout moment, l’hippopotame pouvait surgir de l’eau afin d’attaquer, devant mes propres yeux, ces deux africains en train de se battre pour leur vie.
Jamais  je n’oublierai comment j’ai pu me sentir à ce moment précis.
Pendant que notre pirogue  se dirigerait le plus rapidement possible vers les deux hommes, la terre a littéralement arrêté de tourner sur le lac de Maga.
 Tous les habitants, qui avaient vu la scène au loin, étaient massés sur la rive, en attendant la suite des évènements.
Il faut préciser que la semaine avant notre visite ici, un homme avait trouvé la mort de la même façon. Il s’agit d’une mort atroce, et  malheureusement très courante dans cette région du Cameroun.
L’hippopotame est un des animaux les plus dangereux de notre planète. C’est donc à chaque jour que les africains de Maga risquent leur vie à la recherche de nourriture pour nourrir leurs familles ainsi que pour fournir le poisson aux autres régions du Cameroun.
Bref, cette journée-là, on dirait ici que ‘’Dieu était avec nous’’. Quelques minutes après l’attaque de l’hippopotame,  voilà qu’un premier homme est secouru.
 L’homme est embarqué dans le bateau, à bout de souffle, et… pratiquement nu….
La nage rapide lui avait enlevée tous ses vêtements en chemin.
Je dois dire qu’à ce moment précis, le regard des 4 petites canadiennes se sont croisé, sourire en coin. C’était inévitable.

Plus que quelques mètres avant d’atteindre l’autre homme…!!
 L’hippopotame va-t-il arriver avant nous?  
Heureusement, nous avons été plus rapides que l’animal et le deuxième homme a pu embarquer dans le bateau à son tour. C’était un choc pour tout le monde. Les deux jeunes africains n’ont pas été blessés, mais leur vie a bien failli se terminer de façon horrible en cette journée du 27 mai.
Arrivé sur la rive, tous les habitants nous ont applaudies et nous ont remerciés. Il est rare de voir des expatriés  ici, et il est d’autant plus rare d’avoir la chance d’être secouru par une pirogue avec 4 petites blanches à l’intérieur. 
En Afrique, tout comme dans la vie d’ailleurs, tout est imprévisible et tout peut basculer en une fraction de seconde. Qu’on parle ici de santé, d’accidents ou des caprices de Dame Nature.
D’ailleurs, parlant de Dame Nature, les habitants de Mouda attendent impatiemment la pluie. Ils ont planté leurs récoltes de mil et de coton, mais s’il ne pleut pas dans les semaines, voir les jours à venir, les récoltes se perdront, ce qui causera une grande famine dans la région. Ils ont donc commencé à faire des rituels pour faire tomber la pluie, tels que bruler la montagne ( on dit que cela fera tomber la pluie), ou encore la danse de la pluie, accompagnée de Tam-Tam et de chants.
La chasse fait aussi partie du rituel pour faire tomber la pluie.

Nous sommes plus que jamais à la merci de la température ici.
Bref, pour en revenir à mes hippopotames, cet aventure restera inoubliable pour nous tous. Tout comme le reste du week-end passé chez Élise. Dans cette région, s’il pleut, on ne peut plus sortir des villages, car il n’y a pas de goudron. Les ‘’routes’’ sont en terre, ce qui fait que s’il y a la pluie, les motos ne peuvent plus circuler, car d’immense trou d’eau et de boue bloque le chemin, souvent jusqu’au lendemain. La pluie nous a donc surpris alors que nous étions en route sur la moto! Que de fous rires et d’aventures.

 Un trajet qui aurait pu facilement durer une heure a duré 3 heures de plus.
 Le taximan trouvait ça un peu moins drôle pour sa part.
ViVe l’Afrique!!!
L’Aventure jour après jour.
Chaque village a donc ses réalités et ses difficultés.
 Alors qu’à Maga les récoltes poussent mais la pluie bloque les activités,
 à Mouda, on peut bien travailler, mais la pluie se fait attendre.
Le Cameroun; l’Afrique en miniature.
 Tous les climats, tous les paysages, tous les défis, en un seul pays.
Et ce cher Cameroun, je le quitterai bientôt, mais avec l’idée ferme d’y revenir prochainement, en visite, ou en mission une fois de plus.
Quand tu as goûté à une expérience aussi riche, il devient par la suite impossible de fermer les yeux sur tout ce que notre planète nous offre comme possibilité.
Je n’ai rien contre une vie stable, avec la maison, le travail, le fond de pension, la sécurité financière et matérielle. Mais je me rends compte que ce n’est pas une fois retraité que j’ai envie de profiter de la vie. J’ai envie de le faire à chacune des journées qui m’est donnée de vivre, et je me rends maintenant compte que c’est possible.

La routine du quotidien avec un emploi stable, c’est sécurisant.
Mais pour les aventuriers
 ‘’SKY IS THE LIMIT’’
À titre d’exemple, une volontaire ici, venue en mission 6 mois pour aider le Cameroun, a quitter son important poste au gouvernement canadien à son retour de mission, se rendant compte que de passer le restant de sa vie à travailler dans un bureau, du lundi au vendredi , de 8h à 17 h, ne le rendrait plus heureuse.
 Certes, elle avait la sécurité financière, le fond de pension, et beaucoup d’avantages encore. 
 Mais l’Afrique a changé sa façon de voir la vie
et la façon dont elle voulait vivre sa vie.

Cette volontaire s’envolera donc pour la Guinée prochainement, afin d’aider son prochain dans une nouvelle mission, et d’ainsi partir à la découverte de ce que l’inconnu lui réserve!
L’inconnu fait peur, mais il fait grandir.
Quand tu apprends à vivre la vie une journée à la fois, sans laisser ton imagination t’envahir de toutes sortes de scénarios éventuellement négatifs, tu te retrouves à avoir vécu une année entière en Afrique, sans même avoir vu le temps passer.

‘’La vie est une histoire formidable. Cependant, les gens ne réalisent pas toujours qu’ils en sont les auteurs et qu’ils peuvent l’écrire comme ils la veulent’’
-Le Why Café-
On Est Ensemble
LoVe
Mel-xox-


mardi 1 mai 2012

La sagesse de l'Afrique

Ces temps-ci, je rêve de me retrouver dans une tempête de neige, avec  -20 degrés sous zéro!!!!
Je tente tout de même de me résonner…en me disant tout bas de cesser mes caprices, et de profiter au maximum  de chaque instant qui file.
Pendant que cette intense chaleur ralentie mes activités, celle-ci fait le bonheur de petits insectes malveillants….à mon grand désarroi.
En plus d’un petit serpent, d’un scorpion , de multiples souris et d’un grand mille-pattes, ma maison est devenue  la chaleureuse  demeure des cafards, amicalement appelés ici ‘’Madame Cabinet’’.

Ma peur de ce petit insecte sans malice m’a fait découcher durant 3  nuits.
 J’ai préféré dormir sous le petit toit de paille de mon ami Waby, plutôt que de risquer de me faire  réveiller , une fois de plus, par Madame Cabinet qui fait de l’escalade sur ma jambe.
Je peux vous dire que les larmes ont montées dans mes yeux lorsque, 2 fois plutôt qu’une, j’ai eu droit à un tel réveil.
Dorénavant, je préfère dormir sous la chaleur de l’intérieur plutôt que de tenir compagnie à ces petites bêtes à l’extérieur.
L’Afrique me renforcit….à tellement de niveau.
Mon seuil de tolérance sera donc davantage élevé dès mon retour au Canada.
Un tel voyage en Afrique m’a appris à accepter, à supporter, à affronter la peur et la douleur par le rire,  la fraternité,  la force du ciel et du mental.
Également, les anges de Mouda m’ont appris à ne pas avoir peur de la mort. Après avoir vécu l’épisode où mon voisin est mort en me tenant la main, et après avoir vu la façon dont ces anges surmontent un deuil,  je me vois ainsi renforcit mentalement et psychologiquement.

Des situations où je me serais jadis impatienté me permettront dorénavant de prendre le temps de profiter de la vie, simplement et sans trop de pression.

Mon agenda, qui était doublement trop chargé avant  mon rêve d’Afrique, se verra allégé, afin de bien prendre le temps pour chaque chose, pour chaque rencontre, pour chaque personne.

C’est nous même qui décidons du rythme auquel nous voulons vivre la vie. Et le rythme que l’Afrique m’a montré me permettra de savourer  chaque moment d’une façon encore plus intense qu’avant mon départ.
Quel beau cadeau que la vie m’a offert.
Je n’en finirai jamais de remercier le ciel.
Quitter mes anges sera très difficile. Je ne peux penser à mon départ sans m’effondrer en pleurs et angoisser.
 Mais la vie est ainsi faite. La vie est un très beau cadeau, et le deuil en fait partie, qu’on le veuille ou non.
Donc, à la façon dont les africains supportent les difficultés du quotidien, je quitterai Mouda en Juillet ou Août prochain. La douleur sera au rendez-vous, certes, mais personne ne va en mourir.  Bien au contraire. 

On a tous grandi dans l’année qui vient de passer, et nous grandirons davantage lors de mon départ vers le Canada.
Je focusserai  sur tout l’amour que ma famille et mes amis ont gardés pour moi.

Cette semaine, j’ai compris davantage à quel point les larmes et le découragement ne feront avancer personne dans ce monde.  .
Comme la saison des pluies n’est pas encore arrivée sur Mouda, l’eau est devenue une denrée très rare pour les habitants de ce petit village de brousse.
Oui, il y a un forage où les femmes peuvent aller puiser l’eau. Mais ce forage est payant. Plusieurs n’ont pas l’argent pour payer l’eau.  Et pour les femmes qui en l’argent et la patience, celles-ci peuvent passer plus de 4heures à attendre que la pompe se libère tellement qu’il y a de femmes qui doivent puiser l’eau pour subvenir aux besoins de la famille.


La plupart des femmes de Mouda puisent donc l’eau à la carrière qui est derrière chez moi.
Mais maintenant, l’eau de la carrière n’est plus. La sécheresse et les besoins des gens du village ont eu raison de ce grand trou d’eau où les femmes y puisent matin et soir.
Cependant, à tout problème, il y a une solution…
La femme creuse donc de profonds trous dans le sol afin de trouver l’eau pour remplir ses sceaux. Certaines femmes peuvent ainsi passer une journée entière, sous le soleil de plomb, assis devant le trou, à attendre que l’eau arrive, petit peu par petit peu.

J’ai pris des photos, mais pour la première fois depuis mon arrivée au village, j’ai demandé la permission aux femmes, pour être bien certaine de ne pas insulter personne.

Et je vous assure, même avec le sourire des femmes, j’étais très mal à l’aise de filmer cette ‘’souffrance’’. 
Quand j’ai écris précédemment que les africains supportent les ‘’difficultés’’ du quotidien, c’est entre autre cette scène que j’avais en tête.

Se battre pour trouver de l’eau ou de la  nourriture, je n’avais jamais vécu cela jusqu’à présent. Cela m’a grandement bouleversé  lorsque j’ai vu la façon dont ces femmes et ces enfants se battent ainsi à la carrière de Mouda , en attendant impatiemment la saison des pluies.
Mes anges de Mouda me font grandir , jour après jour.
Lorsqu’un ange de Mouda était avec moi lorsque j’ai fondu en larme en parlant de nos éventuels ‘’Aurevoirs’’ ,celui-ci a prit mon visage entre ses deux mains.
 En s’avançant vers moi, il m’a doucement dit;
‘’MA PETITE NASSARA
ACCEPTE
ET
SUPPORTE
SANS TOUTEFOIS TROP PLEURER
CAR CELA T’ÉPUISERA INUTILEMENT
 ET
 T’EMPÊCHERA D’AVANCER ET DE RETROUVER TON BEAU SOURIRE.
Gardons en mémoire que Dieu nous aidera à supporter.
Il a été avec toi et moi  jusqu’à maintenant et il ne nous  laissera pas tomber.
Faisons lui confiance
Il connaît ce qu’il fait.’’

Voici la sagesse de l’Afrique
 Voici la façon dont j’ai été traité, une année durant, sous le ciel de Mouda.
Je composerai très prochainement la lettre que je lirai devant les gens de mon village, lors de ma fête de départ. J’ai très envie de faire connaître à mes anges la façon dont ils m’ont à jamais transformée, voir également ‘’améliorée’’
 La fête devrait se dérouler vers la fin de mois de Juin.
 Avec beaucoup d’émotions, je partagerai ces écrits avec vous tous également.
On a formé une belle équipe, vous et moi.  Sans vos encouragements et votre suivi quotidien, mon rêve d’Afrique aurait été très différent.
 C’est avec motivation que je prends le temps de vous lire, tous et chacun, depuis maintenant 8 mois.  Et j’ai envie de partager cette expérience avec vous jusqu’à mon dernier souffle sous le ciel de Mouda.
MERCI d’être dans ma vie. 
-On est ensemble-
Xoxox
Mel

vendredi 6 avril 2012

Sourires d'Afrique

Malgré les 50 degrés à l'ombre ,
et les nuits remplies d'insomnie à cause de cette torride chaleur, 
 l'Afrique continue de sourire!

Depuis début Avril, il nous est impossible de dormir à l'intérieur de nos maisons. 
 Il nous est également impossible de s'endormir avant 23h...voir même 24 h. 
La chaleur est trop intense.

On m'avait bien avisé ;-)

Les soirées et les nuits donnent donc lieu à d'agréables rassemblements autour d'un jeu de cartes, d'un tam-tam, ou d'une bonne causerie animée .

Je remarque que les africains de mon petit village de brousse peuvent supporter beaucoup et perdent difficilement leurs sourires.

Je prends donc exemple sur eux et je supporte
...
sans trop me plaindre
;-)


Les anges de Mouda et moi vous partageons donc nos plus beaux sourires!
;-)













HAKUNA MATATA
;-)

 Joyeuse Pâques à vous tous!!!

-ON EST ENSEMBLE-
-xoxox-