mercredi 26 octobre 2011

La Richesse Du Coeur

Soirée de pluie sous le ciel du Cameroun…
L’air se fait beaucoup plus frais…ce qui oxygène mes esprits  pour l’écriture de ce blog, qui risque d'être, soit dit en passant,  bien garni... !!;-)
  Assise seule dans mon lit, Bébé Chip m’accompagne…tout comme l’entrainante musique composée par les animaux du village! ;-)

Bébé Chip;
Petit  singe qui adore suivre mes aventures en brousse,  en montagne ou sur le bord de la mer. Il s’appelle CHIP et il accompagne  chacune de mes nuits depuis  l’âge de 12 ans.
Confidence;  J’ai  laissé mes vêtements au Québec pour laisser la place à CHIP;-)
 J’ai donc, comme tenue,  2 pantalons, et 3 chandails !
 Et pour dire vrai, ça me convient amplement !

J’arrive tout juste de la brousse. Je suis allé aider mes voisins en cette période de ‘’Karal’’ . 
Cette période cruciale où l’on plante le mil pour l’année dure tout le mois d’octobre.  Nous avons planté le mil jaune de 8h à 17h, sous le chaud soleil. 
J’étais si impressionnée à la fin de ma journée.
  Non pas d’être encore en vie, mais  par la force physique et mentale de mes voisins. Deux heures de marche sont nécessaires afin de se rendre à l’endroit précis où le champ de la famille se trouve.  La journée débute en mettant le feu à la brousse. J’étais subjuguée. Une fois de plus, le spectacle devant moi était digne d’un film. 
 J’ai même eu un moment de  frousse, de peur que le Cameroun en entier s’enflamme!!!

  Le feu sert à brûler la terre, ce qui aide à la future pousse du mil.  Lorsque le  terrain est délimité, tous s’affairent à éteindre les broussailles à l’aide de sauts d’eau, directement puisés par les femmes.  On frappe aussi le feu à l’aide de branchailles afin d’éteindre le brasier restant.  J’ai tenté d’aider mes voisins pour cette étape, mais mes yeux brûlaient trop (à cause de la fumée) pour me permettre d’aider qui que ce soit;-)   Ensuite,  alors que les hommes font les trous dans le sol à l’aide de grands bâtons, les femmes s’affairent à mettre l’eau dans  les trous et à planter le mil et ce, durant 10 heures d’affilées. J’ai eu peine à terminer ma journée… J’avais si mal dans le dos à force d’être penchée durant tout ce temps. 
Mais l’orgueil étant ce qu’il est, j’ai attendue d’être chez moi avant de m’effondrer au sol, la larme à l’œil…de  faim, de soif, de fatigue… ;-)

Le même orgueil me fait faire également des trajets de plus en plus longs lorsque je fais mon jogging matinal, car ma route est partagée avec celle des femmes du village qui marchent des kilomètres, matin et soir,  avec  sur leur tête, l’eau puisée à la carrière. 
Comme je ne suis pas assez forte pour faire ce qu’elles font, je m’efforce de faire valoir  ma volonté physique en continuant ma course, même lorsque mon corps me supplie d’arrêter.

 Pour sûr, elles me verront tomber un bon matin…perte de conscience …;-)

En début de semaine, je me suis couché avec une folle envie de faire ce fameux  jogging à 5h du matin à la place de 7h.
 Je me suis donc levé en même temps que le soleil pour l’occasion...
 La lune disparaissait derrière la clarté du petit matin…L’air était bon et frais…les maringouins retournaient tranquilement au lit …alors que les ânes s’éveillaient. 
 Deux de ceux-ci ont d’ailleurs  freiné ma course de par leurs caresses matinales un peu trop violentes en plein milieu du chemin. 
Étant très téméraire à mes heures,   j’ai tout de même préféré faire un petit détour, question de ne pas revenir au village avec,  au visage, l’empreinte d’un sabot en guise de souvenir de ce doux matin.

J’ai croisé ce même matin  un homme assis au sol, devant un nid de termites. 
 Après l’avoir salué, je lui demande ce qu’il fait assit  à cet endroit.
Sa réponse; Je cueille les termites …
J’ai donc compris que les termites allaient faire partie du repas familial en soirée!
 TOUT SE MANGE ICI.

Ce petit oiseau mort  dans ma court a également servi de repas à mes voisins.  Une petite fille a tôt fait de stopper mon élan lorsqu’elle m’a vue assise par terre, en train de creuser un trou pour enterrer ce petit oiseau jaune.
Mes voisins m’ont également préparés, en début de semaine, ce fameux repas tant attendu;
 Les sauterelles grillées.
J’ai insisté pour participer à la préparation de ce repas; après avoir enlevé les ailes et les pattes des insectes, on les dépose sur le feu avec l’huile.
Lorsqu’elles sont bien croustillantes, cela est signe que le repas est prêt.
Je vous dis; le psychologique chez l’humain est une faculté assez puissante.
Malgré le très bon goût des sauterelles grillées, j’ai regretté quelque peu d’avoir participé à la préparation du repas.
Mon mental n’a pu tolérer cette image de sauterelles, premièrement vivantes en brousse, deuxièmement à moitié vivantes dans la casserole, pour terminer complètement cuites dans mon estomac.
Je vous épargne les détails…mais ma faculté psychologique n’a su gérer la situation ! ! ! ;-)

Au début de mon aventure au Cameroun, j’adorais aller à Maroua les fins de semaine.
 (Capitale de l’Extrême-Nord, située à 50 minutes de chez moi)
Bien que j’apprécie toujours les moments passés en ville, je me plais maintenant autant au village…chez moi, avec mes voisins.

J’ai un voisinage hors pairs…

La richesse du cœur

Voilà ce qui fait vivre la population ici à Mouda.
 Que ce soit pour réparer mon vélo, m’aider à cuisiner, m’aider à puiser mon eau, m’installer une clôture en  paille autour de la maison, me conseiller  sur comment magasiner ma première poule  ou simplement pour rire et causer, ils sont là.

Le directeur d’une école a même laissé, seuls, durant une heure, les élèves de sa classe  pour venir me reconduire chez moi…alors que j’étais… perdue… en brousse.
 Après une journée d’observation dans son école, j’ai tenté de revenir chez moi, jeune femme autonome que je suis...
Mon cœur rempli de bonheur s’est rapidement mit à accélérer lorsque je me rendis compte que j’étais perdue…seule…entourée d’ânes….en brousse…sous le chaud soleil…
…sans GPS
NB ; Le GPS est, sans contredit, mon meilleur ami au Québec ;-)
J’ai dû rebrousser chemin.
Totalement désorientée, j’ai été démasquée par le directeur, qui, par la porte de sa classe, avait observé mon manège!!
La notion de temps étant pratiquement inexistante, cela laisse toute la place pour les relations humaines…Malgré l’énorme charge de travail devant chacune des journées, on prend le temps de se saluer, de se demander comment va la santé, de se demander comment a été la nuit….
Toutes les occasions sont bonnes pour prendre soin de l’autre.
On priorise l’humain avant le travail …on priorise l’humain avant le repos…On priorise l’humain en dépit de son propre confort mental...et matériel…
-La richesse du cœur-
C’est maintenant facile de vous imaginer comment je suis traitée  ici.
Je me sens ailleurs tellement en sécurité que j’ai décidé de faire comme le voisinage. Lorsque les nuits sont trop chaudes; Je dors à la belle étoile! ;-)
Partage, générosité, entraide, fraternité, authenticité, simplicité, complicité
Ce sont les mots qui me viennent en tête à ce stade-ci de mon aventure au Cameroun.

L’humour fait aussi parti du quotidien ici.
Je n’ai eu d’autre choix que d’user d’autodérision un bon matin, lorsque j’ai trébuché sur une roche durant ma course. Me voyant étendue  au sol,  toutes les femmes se sont esclaffées, sans même se soucier de l’état l’étendu des dégâts! Mon rire jaune a donc masqué ma douleur.
Cette scène, qui aurait pris une allure autrement plus dramatique au Québec, a tourné à la blague ici, d’un côté comme de l’autre.
Les gens ont aussi rient de moi lorsqu’au village, j’ai versé une larme pour un chien à la patte cassé, qui souffrait le martyr …
J’ai donc appris qu’ici, on travaille si fort pour la survie de l’être humain qu’on ne pleure pas les animaux.
La souffrance du chien a finalement cessé lorsqu’on l’a tué…pour ensuite le manger…Tout comme le mouton ci-dessus.
Un soir il souffrait...et ce fût la scène qui m'attendait le matin suivant lorsque je me suis levé dans l'espoir de lui apporter un peu de compagnie!

Autre leçon de vie apprise ici
La vie est courte…souvent injuste…parfois difficile …d’autres fois même cruelle…mais les ’’malheurs’’ sont gérés selon l’attitude que nous choisissons d’adopter…!


J’ai  ris à mon tour un soir, lorsque j’ai été mise au courant de la  tradition suivante;
Si un homme ose faire le ménage ou préparer le repas pour aider sa femme, tous les gens du village lui composent minutieusement une chanson, accompagnée d’une danse bien sûr.
J’ai trouvé l’idée tellement farfelue que je n’ai pu m’empêcher de leur faire voir et valoir mon point de vue en m’esclaffant à mon tour.
Dès l’enfance, on apprend ici que c’est à la fille et à la femme que revient toutes les tâches ménagères;
Puiser l’eau, préparer les repas, faire la vaisselle, laver les vêtements, balayer…etc.

Si un jeune garçon est surpris par ses camarades à balayer la classe, la cour ou la maison, c’est l’humiliation assurée.  Cette humiliation continue une fois adulte, par les rituels de compositions de chansons…qu’on chantera au quotidien, mais également lors des grandes occasions.
Voilà également pourquoi on retrouve moins de jeunes filles que de garçons sur les bancs d’école et pourquoi tant de jeunes filles décrochent du milieu scolaire. Elles sont trop occupées par les tâches ménagères.
Ici se trouve donc un de mes mandats ; Faire valoir l’égalité des genres…faire prendre conscience aux parents la surcharge de travail pour la jeune fille…faire valoir l’importance de l’éducation, autant pour le garçon que pour la jeune fille…tenter de trouver une façon de partager les tâches à la maison….
On parle ici de résultats à longs terme…car c’est la mentalité de toute une population qui est à changer.
Même chose avec le fait que certains enseignants donnent la chicote aux élèves de la classe qui oublient leur ardoise à la maison, ou encore  à ceux qui pensent à la petite chèvre familiale plutôt que de réfléchir à la question posée par le maitre….
J’ai trouvé ça très difficile de voir ces scènes de mes propres yeux…sans pouvoir réagir pour le moment.
C’est une problématique culturelle qu’on observe également de plus en plus au Québec dans les familles  qui arrivent d’Afrique ou encore d’Haiti.
C’est délicat comme sujet.
Et ici sur le terrain,  même si on sensibilise l’enseignant à trouver un autre moyen que celui d’utiliser la chicote pour sévir un élève, bon nombre de parents utilise ce moyen  à la maison…
Je devrai donc  faire un travail de sensibilisation à ce niveau auprès des enseignants et des parents de la région.
J’ai également débuté des rencontres avec les AME et d’APEE des écoles avec lesquelles je travaille.
AME; Association de Mères d’Élèves; Promouvoir la scolarisation de la jeune fille.
APEE; Association des Parents d’Élèves et Enseignants; Promouvoir l’éducation et assurer le bon fonctionnement de l’école.

Des animations en vue de la journée internationale de VIH SIDA seront également à planifier dans les semaines à venir, car cette problématique est très présente ici.

Plus les journées avancent, plus les défis apparaissent.
Plus les défis apparaissent, plus j’ai envie de me lever en même temps que le soleil d’Afrique.
C’est une année qui va filer à la même vitesse que les  étoiles filantes qui illuminent le ciel du Cameroun le soir.
La même rapidité…
et la même beauté également…

La vie…quel beau cadeau…quel beau voyage…
‘’ La vie est un grand voyage…Reste à savoir le sens que tu veux lui donner. Personne n’est responsable de ton bonheur…sinon toi…''
;-)

-On est ensemble-
xoxox
Mel

samedi 8 octobre 2011

Hakuna Matata ( Pas de soucis)

Alors que l’automne s’installe peu à peu au Québec, la saison des pluies tire à sa fin ici au Cameroun. La sécheresse et les températures très chaudes (pouvant atteindre les 45 degrés à l’ombre) arriveront d’ici quelques semaines.  Les paysages perdront donc peu à peu leurs verdures par manque d’eau, laissant place aux herbages de couleurs jaunes.  Des paysages tellement similaires au film ‘’Le Roi Lion’. Ce film, qui m’a tant fait rêver alors que j’étais petite, a été une réelle inspiration pour moi. 
 Il m’a fait rêver d’Afrique…j’ai rencontré bébé Simba en Tanzanie…


J’ai pu voir l’Afrique au sommet du Kilimanjaro …et me voilà au Cameroun. 

Un mot me vient en tête dans le moment; CROIRE
Croire en ses rêves….Croire en soi….Croire en l’autre...
Croire à ce que peut nous apporter ces épeurantes sortie hors de notre zone de confort.
‘’Parfois, la vie n’est pas une route tranquille, mais ce n’est pas une raison pour nous arrêter.  Nous devenons plus forts à chaque pas vers l’avant.
Avant ce voyage, de quoi avais-tu peur?’’
- Le Safari de la vie-
-John P. Streleckyt- 
 Est-ce que mes ascensions quotidiennes  au sommet des montagnes enneigées me manqueront dans quelques mois face à cette intense chaleur d’Afrique? Probablement...mais les montagnes seront toujours disponibles à mon retour…et je me refuse dorénavant le droit de ne pas profiter de chacune des minutes passées sous le ciel du Cameroun… Étant adepte du moment présent, chaque moment ici se doit d’être vécu avec le plus de lucidité que possible.  Tant d’odeurs, tant de magnifiques paysages, tant de sourires, tant de bonté,  tant de choses à accomplir;-)!

Cette  aventure vers l'inconnu le plus total  m’est tellement déjà bénéfique, et commence à être bénéfique  peu à peu également autour de moi dans mes actions quotidiennes.
J’ai débuté mon observation dans les salles de classe de Mouda.
Les cours sont de 8h à 14h. Les enfants ont 2 récréations, mais pas d’heure de dîner. Ils doivent attendre à la fin des cours pour manger ou boire.  Certaines classes comptent jusqu’à 55 enfants pour un enseignant.  Les règles de classes diffèrent de celles du Québec. À titre d’exemple, les enfants n’attendent pas, main levée,  que l’enseignant les nomme pour parler ou pour donner une réponse.  Ils crient simplement le nom du professeur dans l’attente d’un signe de reconnaissance (ce qui fait une classe très bruyante).  Le professeur écrit au tableau, et l’élève écrit sur une ardoise.  Il n’y a cependant pas d’ardoise ni de craie pour tous les enfants.  Lorsqu'un enseignant s'absente, il n'est pas remplacé.  Le directeur enseigne alors aux enfants. J'ai même vu un directeur qui , une journée, enseignait de classe en classe , car les enseignants étaient absents. Certaines classes repartent simplement à la maison jusqu'au retour du professeur.  Les enfants ont  des bancs d’école (don de différents organismes) mais manquent de matériaux scolaires. Durant les récréations, plusieurs enfants vont travailler à récolter aux champs, à s’occuper de leurs animaux (chèvres, moutons,poules,ânes) ou à puiser l’eau.

Les écoles de 3 autres villages feront partie de mon horaire également dès la semaine prochaine. Mon vélo me fait  faire ce chemin entre les différents villages;-)

Soleil, chaleur et  acacias (arbres préférés des girafes)  font partie de mes trajectoires matinales..tant en jogging qu'en vélo.
J’espère à chaque fois y rencontrer cette famille d’éléphant qui est de passage, d’année en année dans la région, mais qui est si dévastatrice pour les cultures des habitants. Et comme les éléphants sont protégés par l’état et qu’on ne peut les chasser, les gens n’ont d’autres choix que d’espérer une trajectoire différente pour cette année.
Je me promets donc une visite un peu plus au nord, afin de m’émerveiller devant cette impressionnante faune d’Afrique.

Je tenterai également de donner un coup de mains à mes voisins en brousse dans les jours qui vont suivre. Le mois d’octobre est le mois du ‘’Karal’’. C’est une période précieuse où la population sème le ‘’mil jaune’’.  Les paysans partent à 5h du matin en brousse et en  reviennent  au coucher du soleil. Le mil est l’aliment qui fait rouler l’économie ici. C’est l’aliment de survie. Pas de mil, pas de repas! Les gens échangent également le mil contre de l’argent si le besoin de soins médicaux se présente. Il est donc un  peu difficile de céduler des rencontrer avec les parents d’élèves durant la semaine. Certaines rencontres doivent donc se faire le dimanche, qui est une journée de congé pour tous.
Plus les semaines avanceront, plus mon mandat avec VSO se précisera! L’Afrique vit à son propre rythme. Je respecte donc ce rythme avec plaisir!;-)
Ici, on mange de tout. Bien que j’aime  me cuisiner ces traditionnelles pâtes, et me réconformer avec mes ''toasts''au beurre d'arachide, j’ai  goûté récemment  à du poumon de mouton. Je mangerai également un repas de sauterelles et de criquets fraîchement cueillis pour l’occasion très bientôt….moi qui n’aime pas les olives ni les navets..mm… ;-)

Ici, dès que le soir tombe et que les criquets commencent à chanter, les enfants partent à la chasse aux criquets, couteau en main! Je croyais à une blague au début, mais j’ai rapidement dû constater que les criquets étaient bel et bien comestibles….tout comme les chiens, les ânes, les serpents. Tout se mange !!;-)
L'âne....quelle bête attachante....mais oh combien bruyante lorsqu'elle se met à crier, à toutes les heures de la nuit. Tout comme les coqs d'ailleurs, qui, soit dit en passant, n'ont aucune horloge intégrée comme la croyance le dit si bien. Les coqs du Cameroun en tous les cas ne crient pas seulement à 5h du matin...Toutes les occasions sont bonnes ici pour qu'un coq chante...ou crit..sa mélodie ;-)

Je tenterai de ne pas développer une aversion contre ces petites bêtes, qui font de mes nuits ...des nuits musicales;-)
Je vous laisse ici, sur une belle pensée....tirée également du livre
-Le Safari De La vie-
               Tout comme le film du Roi Lion, le livre fût très révélateur pour moi.
‘’La façon dont nous menons notre existence, notre environnement, ce que nous faisons chaque jour, tout cela est ce que nous choisissons comme réalité.  Tout peut contribuer à être notre réalité dès que nous ouvrons notre esprit et que nous prenons conscience que cette option est aussi réelle et valable que tout autre.’’



Et comme dirait mon amour de petite soeur
...
Je vous aime ...gros comme L'AFRIQUE
xoxox
-Mel-