Bonjour à tous!!!
;-)
Une semaine de plus sur le continent de Simba!!!Et je vous jure que chaque scène de vie justifierait une photo.
Parlant de photos, ce blog ne sera malheureusement pas accompagné de photos, faute de connection haute vitesse;-)
Mais mon facebook peut servir d'appui visuel pour cette fois-ci;-)
J’ai observé un peu plus quelle est la réalité ici à Mouda et les environs. En voici donc quelques brides;
Tout d’abord, Mouda est un village chrétien. Les habitants vont d’ailleurs à la messe le dimanche matin. Je pourrai ainsi renouer avec cette valeur que m’ont transmis mes parents quand j’étais enfant. Nous avons été quelques années à aller à la messe le dimanche matin. Mais dans le brouhaha quotidien, cette valeur s’est un peu écartée de la routine familiale. Mes voyages précédents m’ont d’ailleurs remémoré la paix intérieure et la sérénitude que peut apporter un moment passé dans une église. Alors pourquoi pas se recueillir sur ce continent de rêve également? ;-)
Aussi, les habitants de Mouda et des environs sont des paysans. Ce sont des gens qui travaillent très dur pour trouver quelque chose à manger. Les gens vivent dans une très grande pauvreté. Ici, le taux de natalité y est très grand, tout comme le taux de mortalité. La majorité des femmes sont analphabètes et très peu de parents ont un diplôme d’études primaires. J’ai été surprise de constater que beaucoup de savent pas l’âge qu’ils ont, ni même la date de leur anniversaire de naissance. Mais les gens sont réellement accueillants et respectueux. Et le sourire des enfants qui m’attendent sur mon perron à chaque matin est une réelle motivation!!
Tout comme l’émerveillement et les questionnements qui les habitent lorsqu’ils voient cette photo de moi, accompagnée d’un dauphin, sur le mur de ma cuisine. Ces petits anges du village ne connaissent pas les dauphins, les requins, les baleines. Contrairement à beaucoup d’enfants occidentaux, les enfants d’ici n’ont pas cette chance d’apprendre à travers les reportages à la télévision. Tout comme ils n’ont pas la chance d’avoir des jeux vidéo à la maison pour occuper leurs temps libres. Ils s’amusent à leurs façons, avec ce qu’ils connaissent, et ils apprennent par l’exemple. L’exemple ici est l’exemple d’une vie où l’on doit travailler très fort pour subvenir à ses besoins de base, enfants comme adultes.
Malgré que la vie diffère entre ici et le Québec, je me sens déjà chez moi tellement qu’il y a de l’amour ici.
Ma vie sociale commence peu à peu également!! Souper chez les voisins, visites des villages voisins, rencontres dans mon salon ou encore rendez-vous au marché le soir pour y boire le vin de mil, accompagné de ce coucher de soleil sur l’Afrique (qui me tire les larmes aux yeux à tout coup).
Voici la réalité et les principaux défis qui découlent du milieu scolaire;
Les groupes d’élèves sont mixtes et les enseignants semblent traiter équitablement les garçons et les filles. Par contre, plus on augmente de niveau, plus on perd la mixité des groupes. On se retrouve alors avec des groupes qui ont une plus forte population de garçons.
Beaucoup d'élèves n'ont pas d'acte de naissance et cela leur cause des problèmes lorsqu'il faut faire le dossier d'entrée en sixième année.
Toujours pour le problème d'entrée en sixième, les parents ne prévoient pas à l'avance le montant à défrayer, donc, quand vient le moment de payer les frais, ils n'ont pas les moyens et l'enfant ne peut faire les examens et ainsi aller en classe de 6ème.
Les familles de ce milieu vivent une très grande pauvreté.
Les filles ont moins de temps que les garçons pour faire leurs devoirs car les tâches réservées aux filles sont lourdes et nombreuses.
Dans les classes, seul l'enseignant à des manuels scolaires. Il doit recopier TOUTES les notes de cours au tableau. Les tableaux sont de piètre qualité et il est souvent difficile de lire ce que le maître a écrit. Les enseignants font de leur mieux avec ce qu'ils ont. Ils respectent les élèves même si parfois ils utilisent la chicotte.
Au niveau des classes, celles-ci sont surchargées et bruyantes et les enfants viennent souvent à l'école le ventre vide.
Les récréations sont très longues, les cours commencent en retard et la journée de classe termine vers 13h.
L'année scolaire commence tard, se termine tôt (autour du 20 mai) et les congés sont longs également.
Dans les classes, l'enseignement est magistral. Seulement une école possède des latrines et seulement le tiers des enseignants sont qualifiés.
De mon côté, beaucoup d’observations ‘’terrain’’ et de questionnements sont donc à prévoir avant d’intervenir. J’apprendrai également beaucoup en travaillant auprès d’Aminou, mon volontaire national. Je poursuivrai d’ailleurs en début de semaine prochaine la découverte des 4 écoles auprès desquelles j’interviendrai. Diverses rencontres avec les directeurs et les inspecteurs sont donc prévues.
Lors de mon dernier week-end à Maroua, je discutais avec un jeune homme de 13 ans. Lorsque je lui ai demandé s’il aimait l’école, il m’a répondu;
‘’ Mais vous savez madame, l’éducation, c’Est l’avenir de notre pays…..’’
Voilà une phrase qui fait réfléchir…
À tous les jours, j’apprends une nouvelle leçon de vie…
Voici la leçon la plus humaine jusqu’à présent;
‘’De quel droit est ce que je me permets de jeter mes restants de nourriture lorsque je n’ai plus faim...ou lorsque la nourriture est moins fraîche?’’
Ces petits enfants d’Afrique ont catégoriquement changé ma façon de voir les choses à ce niveau lorsqu’un matin, 2 petites voisines ont pris mes déchets. Ceux-ci contenaient en grande partie de la nourriture.
Bout de pain à la main, ma petite voisine me demande; Pourquoi est- ce que tu mets le pain dans les vidanges?….Sa petite sœur renchérie ; Pourquoi tu as jeté ce bout de tomate?
Ma réponse; Parce que le pain était un peu dur…et je n’avais plus faim pour le bout de tomate restant…!
OUFF….
J’ai souvent eu ce brin de culpabilité lorsqu’au Québec, je balance à la poubelle mes restants de repas…mais ce n’est rien si l’on compare à la culpabilité qui m’a envahie ce matin-là…
Surtout que les familles qui m’entourent ne vivent que de leurs cultures et mangent sensiblement les mêmes repas, soir après soir; Le mil, le riz, les haricots, les arachides…Tout ça après avoir travaillé à la sueur de leur front durant toute la journée à la récolte des aliments.
J’ai appris par le fait même que ces gens cultivent le coton et les arachides.
(À ma plus grande surprise, les arachides poussent dans les champs et non dans les arbres! Ici,nous les mangeons donc crues et non grillées ! À mon plus grand bonheur également, je peux ainsi me faire ces fameuses ‘’toasts’’ au beurre d’arachide matin et/ou soir!!)
Changement d’à-propos;
Ici, la notion du temps n’existe pas! Ce qui est bien, mais qui demande un certain réajustement de ma part.
Ceux qui me connaissent savent très bien que cela représente un gros défi que d’attendre deux heures avant le début d’une réunion qui devait avoir lieu à une heure fixe. J’ai cette obsession de la ponctualité quasi maladive au quotidien. Ainsi, je n’ai nul autre choix que de ralentir mon rythme de vie. Cela me fera un bien énorme cependant, étant donné mon horaire doublement surchargée dans mon quotidien québécois. ;-)
En ce qui concerne les déplacements, qu’ils soient en direction du marché ou de Maroua, ceux-ci sont toujours une aventure. J’ai beaucoup ris cette semaine, lorsque j’ai été au village voisin (Moutourwa) pour le tradionnel marché du mardi. J’ai pris l’autobus. Celle-ci contient environ 10 places. Mais le chauffeur laisse entrer environ 25 personnes...toutes entassées les unes par-dessus les autres (une seule blanche parmi les 25 personnes)!! ;-)
Mon pied frottait un tapis en dessous de mon banc…Lorsque je suis descendu de l’autobus, je me suis rendu compte que le ‘’tapis’’ en question était en fait la laine de 2 moutons, bien vivants! Ceux-ci ont faits le trajet avec nous en direction du marché!! ;-)
Donc, j’ai compris que poules, chèvres et moutons font régulièrement partie des trajets d’autobus et ceux-ci s’entassent parmi les humains!!!!
Je n’ai pas encore vu de situations semblables sur la moto-taxi!;-)
Quel sentiment de liberté soit dit en passant que celui de se promener sur la moto-taxi dans les rues de l’Afrique, par un beau samedi matin chaudement ensoleillé. Aminou vient également me chercher en moto au village pour aller aux villages voisins. Je dois alors mettre mon casque, qui est quasi plus gros que moi, mais que je n’ai pas le choix de porter question d’assurance. J’aurai éventuellement un vélo également pour mes déplacements.
Si la chaleur est accablante et le soleil un peu dangereux de par la puissance de ses rayons, cela ne m’empêche pas jusqu’à présent de faire mon jogging matinal dans la brousse, question de garder la forme pour l’ascension du Mont Cameroun ( 4100 m) dans le temps des fêtes!
C’Est d’ailleurs grâce à cette chaleur que je peux admirer, presqu’à chaque soir, ce magique spectacle d’éclairs de chaleurs.
En prenant ma douche (au sceau), je vois également au moins 2 étoiles filantes par soir ;-)
Ce sera toute une expérience ce contrat en développement humanitaire. Les volontaires se doivent par contre d’être capable de prendre l’ambiguité avec humour et d’adorer l’aventure, car chaque sorties à l’extérieur de la maison est signe d’aventures et d’imprévus.
Selon moi, c’est ce qui fait que voyager devient une réelle passion. On voit beaucoup, et on apprend beaucoup. On apprend sur les autres, mais beaucoup sur soi également.
Les voyages font réaliser également que rien n’est acquis. Et que c’est une chance, voir même un privilège souvent que d’avoir accès à l’éducation, à la voiture, aux vêtements, à la maison de brique ayant un toit, à l’amour, à l’eau potable, à la nourriture également.
Merci la vie pour ces belles prises de conscience…et merci également pour ces fabuleuses aventures d’Afrique…!!
‘’On Est Ensemble’’
I Love You All
-Mel-
xoxox